Pour une fois, j'ai oublié un moment mes lamas... Grâce à Thierry Dacko, mon ami accompagnateur en montagne, avec qui j'animais une sortie raquettes pour une classe de neige. Thierry a une technique très particulière pour aller à la rencontre de la faune sauvage: il s'éloigne discrètrement du groupe pour satisfaire un besoin personnel, et PAF! il tombe sur une jolie chevrette chevreuil de l'année ! Hélas manifestement épuisée, elle se laisse approcher, appelant craintivement ses congénères. Thierry me laisse gentiment l'honneur de la calmer, et ça marche : est-ce l'odeur discrète des lamas que ma veste doit porter ? ou la voix grave à l'acent toulousain ? En tout cas, voilà la belle apaisée, mais si épuisée qu'elle ne peut même pas avaler un bout de biscuit.
On décide de revenir très vite lui apporter du foin, de l'eau, des pommes, pour tenter de la remettre d'aplomb. Hélas, quand nous sommes revenus 1 heure plus tard (fallait d'abord s'occuper des enfants !), on l'a trouvée quelques mètres plus loin, inconsciente , la tête dans la neige. Elle avait été attaquée par des corbeaux, pressés de faire leur travail de nettoyeurs charognards. Ce dernier stress fut fatal à notre jeune chevrette... On a beau savoir qu'un hiver rigoureux entraîne toujours son lot de mortalité chez les jeunes herbivores sauvages, et notamment les chevreuils, quand on en a tenu un dans ses bras, ça fait toujours quelquechose...
Reste le souvenir d'une rencontre extra-ordinaire !