Django a maintenant plus de 2 mois. Il grandit, gambade, joue avec Chiloé sa maman et Vivatché. Il pourra bientôt aller voir une nouvelle copine, du même âge et tout aussi vive que lui... mais ce n'est pas une lama ! C'est Olvéra, une jeune agnelle sauvée d'une mort certaine cet hiver dans la montagne. Récit d'une belle aventure...
29 octobre : branle bas de combat chez Nicolas Grange, le copain accompagnateur en montagne de Gilles. Louis et Robin Grillet, les petits voisins, déboulent chez leur pote Emilien, le fils de Nico et Fred.
-"Papa a vu vers le Galibier une brebis et son petit, tout seuls ! Le berger est parti depuis 1 mois, et la neige arrive!!"
- On peut pas les laisser là haut, ils sont foutus !
- Faut aller les chercher !"
Et hop, en 2 coups de fil une expédition est montée, et l'après-midi même, Emilien, Louis, Robin et Anaelle montent à bord du 4x4 paternel avec Christophe, Nicolas et Gilles, direction le Galibier. Une montée rapide à pied vers la Roche Olvéra permet à la petite troupe d'apercevoir en contrebas de l'autrre côté la brebis et son agneau. Les grands affinent la stratégie d'encerclement, le lieu de pose des filets laissés par le berger, pour tenter d'attraper la brebis redevenue sauvage. L'agneau, lui, est sûrement né dans la montagne, hors du troupeau et du berger : il n'a jamais vu d'humain de près !
Le plan prévu est vite abandonné : la brebis ne se laisse pas approcher à moins de 200 mètres, elle fuit, suivie du petit, dans les éboulis raides de ce versant... Notre petite troupe ne se laisse pas démonter, et on décide de les "pousser" à distance dans cette grande vallée du Colomban Noir, on verra bien où ça nous mène.. Au bout d'une heure de marche délicate dans ces pierriers instables, on est récompensés : la brebis s'est réfugiée dans une barre rocheuse, où Gilles place Anaelle, Robin et Louis de façon à lui bloquer les échappatoires, sans risquer de prendre un rocher sur la tête. Gilles tente une approche, escalade un peu, parlant doucement aux 2 animaux. La brebis tape du pied, siffle comme un chamois ! Gilles les touche presque... loupé ! Ils sautent et vont se jucher sur une nouvelle vire !
On recommence, avec le renfort de Nico et Emilien, qui nous ont enfin retrouvés dans ce dédale de rochers et d'à-pics. Ce coup ci sera le bon, c'est sûr, ils sont bloqués. La brebis cherche une issue de secours, elle tourne la tête à l'opposé de Gilles et Nico: Gilles plonge, il a une main sur l'agneau, l'autre sur la mère ! Mais celle ci gicle comme un bouchon de champagne, Gilles est obligé de la lâcher, sinon tout le monde basculait ! Mais il a gardé l'agneau en main, même s'il gigote dans tous les sens : quelle pêche ! Vite, Nico vide son sac à dos, on y glisse l'agneau... qui est une agnelle !
Les enfants sont ravis, mais s'inquiètent pour la mère : va-t-elle nous suivre, ou se laisser approcher plus facilement? Hélas, malgré les appels de sa fille, elle choisit vite de reprendre ses distances. Que faire ? La nuit approche vite, il faut rentrer. En descendant dans les éboulis, on baptise l'agnelle Olvéra, du nom du sommet sous lequel on l'a attrapée.
Après la traversée pieds nus de la Valloirette (brrr ! !), Olvéra sur le dos chacun à son tour, on rejoint le 4x4 puis la chaleur de l'étable de Pierrot, qui saura nourrir la jeune brebis : elle doit avoir autour de 2 mois, et se nourrissait déjà d'un peu d'herbe, en plus du lait de sa mère.
- Et la mère ? Si on essayait de l'attraper demain ?
30 octobre : nouvelle expédition, sans Louis et Robin mais avec Valentin Dacko et son papa Thierry, Clara et Fred complétant la famille Grange... et Olvéra de nouveau dans le sac à dos, pour tenter de récupérer la brebis. Flûte!!!! La route du Galibier est fermée à Plan Lachat depuis ce matin ! C'est foutu?? Non, un véhicule de la DDE arrive, et accepte de nous amener un peu plus haut (merci les gars !). Puis à pied on remonte sur la Roche Olvéra, et Thierry aperçoit aux jumelles la brebis, tout au sommet... On monte, on installe les filets sous le sommet, et on attache Olvéra pour attirer sa maman. On se cache, on attend. Olvéra bêle, mais la brebis ne bouge pas. Pire, elle s'enfuit sur la crête rocheuse quand Gilles s'approche avec Olvéra en bout de corde. C'est trop dangereux de la suivre, on doit renoncer, la nuit tombe... Cette brebis redevenue sauvage a choisi la liberté, sans se douter que ce choix la condamne : à 2500 mètres, elle ne survivra pas à l'hiver.
"Mais on a sauvé Olvéra !" C'est vrai, on l'a séparée de sa mère, mais elle a déjà été adoptée par les brebis de Pierrot. Elle met un peu la pagaïe dans l'étable (elle arrive à sauter les barrières à 1m30 de hauteur !), mais elle joue, et a adopté le bon foin fait par les Pierrots cet été. Les enfants vont la voir tous les soirs, et lui parlent de Django, un bébé lama qui n'attend qu'elle pour faire la course dans les prés dès le printemps !